Le Danemark !
Après la France, la Belgique, la Hollande et l’Allemagne, nous voici enfin au Danemark…Pays viking grandement attendu par les enfants… D’une part parce qu’il signifie que nous nous approchons de Legoland, d’autre part parce que depuis le départ, ils sont impatients de découvrir à quoi ressemble aujourd’hui la contrée de Vicky le Viking !
Changement radical dans les panneaux de signalisation :
- ceux qui s’adressent aux voitures sont en écritures rouges sur fonds blancs
- ceux qui s’adressent aux cyclistes sont en blanc sur bleu
Nous suivons même, pendant un peu plus d’une journée, la route des vikings, dont le marquage ressemble à celui de Saint-Jacques de Compostelle.
Nous faisons également connaissance avec les «Gagade zone», centre piéton qui dont le nom peut sembler être un petit clin d’œil aux Gagas stéphanois…
La vie ici est, telle que redoutée, un sacré brin plus cher que dans les autres pays traversés. A courses journalières équivalents, nous nous en tirons avec un surcoût de 30% environ. Et ci-dessous, vous découvrez nos seuls et uniques demis du périple danois, bus le premier jour à Tønder…la note transmise par la serveuse nous a fait croire à une sérieuse blague et à une erreur de notre part sur le calcul du change « euro-couronne », s’il n’y avait pas eu la confirmation du prix par le double étiquetage en euros… Argh … 14 € pour 2 verres… Certes, bonne bière brune de fin de journée vélo, mais elle a eu plus de mal à passer que celles des verres précédents…
Du coup, après, nous nous sommes restreints en n’achetant plus que des bières en canettes, dans les moyennes surfaces ou alcool-stores, où là le prix était un peu moins exorbitant.
Par contre, tout ce qui est « produits de la mer » est à un coût relativement honnête.
La petite partie du Danemark que nous découvrirons nous permettra de passer par des endroits ruraux, propices aux bivouacs sauvages (heureusement, car si nous avions du goûter aux campings avec des prix de nuitée corrélés sur celui des demis, c’est le compte en banque qui aurait fondu au même rythme que la banquise d’Arctique !)
Notre plus belle rencontre du voyage aura également eu lieu au Danemark :
Trouvant un pré de trèfles pour installer nos tentes, un peu au sud de Løgumkloster, nous constatons qu’il se situe à côté d’une maison pleine de jeux pour enfants et de vélo. Nous sonnons pour demander l’autorisation de camper…Personne ! On appelle…silence… Bon, bin on plante ! L’endroit est tranquille, au bord de cette petite route, on ne sera dérangé ! On plante, on mange, les enfants jouent, on profitent du coucher de soleil….
Dans la nuit, pluie sur les toiles, sous les étoiles. Ça se poursuit le matin, et lorsqu’enfin, ça veut bien nous permettre de sortir le bout du nez, c’est pour constater que, sur la petite route, un ballet incessant de voitures défile.
Petit déjeuner, puis démontage de la tente. Là, le fermier arrive sur son quad, alerté par quelques conducteurs surpris de notre squat sur le champ de leur voisin. On discute, en anglais. Le propriétaire est vite amusé et admiratif par la situation et notre configuration. Il nous annonce que si nous avions poussé 30-40 mètres plus loin au fond du champ, nous aurions découvert, à l’orée des bois, une cabane qui nous aurait protégé de la pluie. Puis nous annonce que la maison voisine n’est autre qu’une garderie d’enfants, tenue par sa femme, qui accueille une trentaine de petites têtes blondes. D’où le fait qu’elle était fermée hier soir à notre arrivée. Il repart, rassuré, pour laisser place à sa femme qu’il vient de mettre au courant de la situation, et qui débarque en bottes en caoutchouc, un sac à la main, chargé de victuailles pour nous et les enfants (sandwiches, chocolats, bonbons, boissons) et les 3 loustics sont gentiment invités à rejoindre et se mêler aux petits danois et aux animaux de la ferme.
Une fois les vélos chargés, la pluie revient et la petite garderie nous invite donc à partager leurs locaux et cafés, en attendant que ça passe. Nous ne partirons finalement qu’en début d’après-midi.
Les routes balisées vélo du Danemark sont assez hétérogènes, du bitume jusqu’au petit sentier en pleine campagne ou forêt. Ça passe ! Lentement pour la chariotte, mais ça passe… Notamment dans ces champs de callunes et bruyères.
Sinon, nous avons pu constater que le Danemark, c’est loin d’être plat. Plutôt vallonné, avec parfois, de belles petites côtes bien raides, notamment celle de Skibelund Krat, peu avant l’entrée à Vejen.
Skibelund Krat, justement… un mémorial de personnages illustres de l’Histoire du Danemark, allant d’écrivains comme Jørgen Bukdahl jusqu’à Magnus 1er, roi du Danemark de 1042 à 1047.
A Vejen, nous avons fait connaissance avec le sculpteur Niels Hansen Jacobsen (1861-1941), natif du coin, même s’il a vécu quelques années à Paris, grâce notamment avec le Musée d’Art qui nous permet de contempler bon nombre de ses œuvres.
Après discussion sur notre périple, la conservatrice du musée de Vejen nous guidera également vers d’autres sites historiques du secteur, notamment vers un mémorial viking à Klebæk Høje, sépulture construite autour de l’an 1000, par 2 fils, Revne et Tobbe, en l’honneur de leur mère défunte, Vibrog, sépulture en forme de drakkar. L’ouvrage est entouré de 2 tumulus datant de l’âge du bronze. Aujourd’hui, les pierres manquantes ont été remplacées par des silhouettes de fer, pour donner l’impression de ce à quoi ça pouvait ressembler.
Plein de rencontres ...
Les églises danoises sont superbes et d’un blanc magnifique, entourées bien souvent d’un joli petit cimetière très végétal.
C’est au Danemark, à Jels plus précisément, auprès d’un charmant petit lac a priori très poissonnier et sur lequel se déroule un festival viking en juin de chaque année (Jels vikingespil) , qu’Hélène a fêté son 41ème anniversaire, avec une dédicace spéciale au travers d’une bière à ses initiales. Son gâteau d’anniversaire : une tranche de pain noir allemand très nourrissant ! Bin oui, si les bougies avaient pu être transportées aisément, il n’en est pas de même pour un bon gros gâteau bien crémeux… Du coup, on fait avec les aliments à bord !
Nous continuons à jouer à cache-cache avec les orages et gros nuages noirs, parvenant parfois à les tromper et à nous en éloigner, ou bien à nous mettre à l’abri avant l’arrivée des premières gouttes et éclairs.
Mais nous avons également eu de bien beaux couchers de soleil !
Enfin, nous arrivons à Legoland, sur la commune de Billund, une fin d’après-midi, après plus de 80 km dans les pattes, entre quelques averses. Les enfants, ravis et dopés de voir les premiers panneaux annonçant le parc, se sont sentis pousser les ailes et des cuisses, et ont bien appuyés sur les pédales pour nous permettre de faire cette longue étape et d’être certains de déambuler dans le monde Lego dès le lendemain matin.
Billund, ville de 26 000 habitants, est toute entière dédiée à l’entreprise Lego, employant 8 000 personnes et dont les premières briques sont commercialisées en 1949, et à son parc de plus de 10 hectares, Legoland, créé en 1968 par le fils de l’inventeur des Lego. (Un article et reportage photo spécifique à nos 2 jours passés sur site sera publié prochainement).
Après les 2 jours au Parc, nous sommes partis plein ouest, en direction d’Esbjerg, dans l’espoir d’y prendre un bateau qui nous conduirait jusqu’en Angleterre. En chemin, nous avons traversés de belles campagnes bien vertes, aux fermes rouges nickels ainsi que des villes toujours bien organisées pour le vélo autour des Gagade zones, parfois avec des mobiliers urbains amusants et rappelant parfois quelques personnages Lego.
Alors, elle n’est pas belle, la « voiture » de la Poste de la ville de Varde ??
Une fois à Esbjerg, nous sommes allés au port. La billetterie pour l’Angleterre étant fermé, nous optons pour le bac jusqu’à l’île de Fanø. La traversée, d’une quinzaine de minutes, se fait sous un bel orage, avec des jeux de lumière impressionnants. Et une fois de l’autre côté, quel ravissement.
En effet, l’île de Fanø est certainement le coup de cœur de notre périple. Superbes paysages, maisons magnifiques, bien souvent en toits de chaume, sur une bande de 16 km par 5 km. D’immenses plages sur le côté occidental, plages que nous avons traversées en vélo.
Une petite végétation de pins tordus et tortueux, la faute aux vents réguliers et importants qui frottent régulièrement l’air de l’île.
Pendant la seconde guerre mondiale, l’île a été un poste avancé de la ligne de défense allemande contre un débarquement allié. Aujourd’hui encore, un fort réseau de plus de 350 bunkers parsème les dunes et paysages.
Sur l’île, le vélo est roi et le moyen le plus facile de se déplacer.
La population de l’île est de 3 000 habitants mais grimpe jusqu’à 40 000 l’été. Nous avons été même agréablement surpris de parler la langue de l’école des enfants à la poste de Nordby, la guichetière nous ayant fait part de sa nationalité catalane !
Si l’économie de l’île s’appuie quasi-exclusivement sur le tourisme, une belle surprise nous fait découvrir une brasserie sur la route du camping. En soirée, nous ferons donc tourner l’économie diversifiée locale.
Mais revenons aussi à Esbjerg. Outre le fait que cette ville est connue par tout stéphanois pour avoir éliminé les Verts de Sainté de la coupe d’Europe en 2013, elle est surtout réputée pour être le plus important port de pêche danois de la mer du nord, avec 120 000 habitants.
Essentiellement pour les produits de la pêche, mais aussi pour le traitement des hydrocarbures exploités en mer du nord. Depuis le début des années ’70, le port d’Esbjerg produit presque 70% de l’électricité danoise provenant d’éoliennes off-shore. Mais la ville a gardé les stigmate de l'occupation allemande durant la seconde guerre mondiale.
Après notre séjour sur l’île de Fanø, et le constat de l’impossibilité de prendre un ferry pour l’Angleterre, du fait d’un affichage « complet » pour 4 jours, un passage à la bibliothèque de la ville nous a permis de constater, pendant que les enfants plongeaient dans les bédés écrites en langue viking, que nous pouvions facilement prendre le train pour redescendre en Allemagne.
Nous voilà donc à la gare, pour acheter 4 billets pour Dusseldorf (c’est gratuit pour Nils) auxquels s’ajoutent 2 pass pour les vélos. Le tout pour un prix dérisoire ! Bon, nous avons 2 changements avec peu de temps à chaque fois (donc espérons que les positionnements sur les quais seront adaptés), et nous devrons descendre à Düsseldorf entre 3 et 4 heures du matin !